Carnet du voyage dans les Tassilis du Hoggar
  Une semaine dans le Sahara algérien, au sud de Tamanrasset
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Jeudi 9/11/2006 – Départ de Tamanrasset



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Ma nuit au dortoir sera la plus agréable de la semaine... je ne me suis réveillé que trois fois dans la nuit, alors que les précédentes nuits j'avais compté environ une quinzaine de réveils. Le dortoir était bien protégé du vent et du froid.

Tihétane

Nous commençons la journée avec la voiture qui nous avance vers Tihétane. Première surprise à notre arrivée, Hakim se penche vers le sol et ramasse un coquillage. C'est la preuve indéniable de la présence d'une mer il y a des milliers d'années.

Le site de Tihétane regorge aussi de poteries et d'objets faits de main d'homme. Comme les précédents touristes qui sont passés par là, et comme d'autres le feront dans le futur, je ramasse quelques morceaux de poterie et je les rassemble sur un rocher éffleurant le sol. Je viens de constituer mon premier musée en plein air avec une dotation d'oeuvres exceptionnelle.

Autre surprise, Hakim nous montre un squelette humain figé dans la roche. Nous ne sommes pas les seuls à visiter Tihétane, plusieurs voitures nous ont rejoint. Le désert n'est pas aussi désert que cela, et nous aurons l'occasion de rencontrer plusieurs fois d'autres groupes.

Traversée du Ténéré

Pour ne plus voir personne, il n'y a qu'une chose à faire... partir dans le Ténéré. Justement, c'est ce qui est prévu dans notre périple. Nous devons traverser le nord du Ténéré dans sa partie algérienne (le Ténéré se trouve essentiellement au Niger), sur 80 kilomètres, entre Tihétane et Semeddet.

A l'opposé de tout ce que nous avons vu jusqu'alors, nous nous trouvons rapidemment au milieu de rien ! A gauche, à droite, devant ou derrière... rien. Que du sable fin et l'horizon linéaire de tous les côtés. Contrairement à ce que j'imaginais, on ne se sent pas écrasés de chaleur. Il faut dire que nous sommes en novembre, et le vent, important, nous donne des impressions de froid.

Nous ferons deux pauses sur le trajet, une première pause prévue pour nous permettre de sentir le désert vide (nous étions seuls, tous les 20, si je puis dire !), et une deuxième pause non prévue due à notre voiture. Le moteur a commencé à chauffer, ce qui a décidé M'barak, notre chauffeur, à laisser refroidir la voiture quelques minutes le capot ouvert. En fait, c'est cette deuxième pause qui m'a fait sentir ce qu'est l'isolement du désert. Nous étions seuls, les autres voitures invisibles.

Déjeuner à Taguelmamt Semeddet

Les voitures nous déposent à Semeddet, dans une vallée entre deux rochers, nous venons d'atteindre le lieu le plus au sud de notre périple. Il est encore tôt avant le déjeuner, pendant que le cuistot prépare le repas, nous en profitons pour visiter l'endroit où nous sommes.

Face à nous, un rocher sur lequel est posée une dune ocre, derrière nous d'autres rochers. Avec Marie-Aude, Nathalie et Kamal, nous commençons par la dune d'en face, puis nous revenons sur nos pas pour escalader les rochers situés derrière notre salle à manger du jour.

Promenade à Semedett

Après le déjeuner et le repos qui suit, nous entammons la randonnée de l'après-midi. Pendant que les voitures vont installer notre bivouac un peu plus loin, dans le Taguelmamt Semedett, nous partons randonner dans les montagnes et les dunes, par un chemin qui nous mène au bivouac.

Les paysages sont encore plus grandioses que jamais. Alternance de dunes ocres de grandes tailles et de rochers érodés par le vent qui prennent des formes de monstres ou de fantômes étranges. Plus que tout, ce sont les différentes couleurs de sables ocres et rouges qui nous surprennent. Semeddet a l'avantage d'être situé en hauteur, l'horizon est lointain et les paysages en deviennent encore plus grandioses.

Les dunes ocres sont également plus hautes, et nous font penser à des pistes de ski, la couleur mise à part. Comme dans les Alpes, nous jouons à descendre à toute vitesse en courant, surfant et en glissant. J'en ai vu plus d'un remonter une piste, ou prendre une dune plus haut pour le plaisir. On entendrait presque un encore une dernière avant de rentrer.

Le bivouac

Justement, le bivouac se trouve au bout d'une grande dune. Le camp est installé dans un creu de rocher, un peu protégé du vent, près d'une paroi présentant une belle gravure de troupeau d'éléphants. Les chauffeurs ont déjà tout installé et ont monté une grande tente pour que nous puissions dîner à l'abri du vent.

Comme les jours précédents, chacun part chercher une place pour son duvet. Le site n'est pas propice, accolé à une grande dune, et sans protection du vent. D'ailleurs, Marie-Aude, Nathalie et Kamal préféreront dormir sous la tente.

Le sommeil viendra vite, le site du bivouac n'est pas agréable et le vent froid se lève. Nous aurons quand même pris un peu de temps pour mieux observer les étoiles, la voie lactée, les satellites et plusieurs étoiles filantes. Nous verrons notre plus belle étoile filante de la semaine, elle nous portera chance pour le lendemain qui sera une très belle journée.