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Notre deuxième nuit à la belle étoile a été plus calme. Nous avions choisi un très bon emplacement, et la dune ocre derrière nous, nous a protégé du vent pendant notre sommeil. Les aiguilles de Youf-Ehaket Nous partons de notre campement en voiture, non sans faire quelques belles photos et panoramas à la lumière du soleil levant. Notre matinée sera dédiée à une randonnée dans un décor minéral et d'aiguilles de roches. Nous voyons des pics et rochers hauts, et nous avons l'impression d'être entourés de châteaux et cathédrales minitatures. Quelques centaines de mètres plus loin, nous quittons ce monde féérique pour atteindre une trouée dans la montagne. Comme la veille avec la grotte percée, cette trouée nous laisse voir un nouveau monde à explorer. Ce n'est plus un désert de sable, mais un désert de roches. Nous marchons sur un tapis bombé fait de roche, et parsemé de pierres. Les veines ferreuses apparaissent ici et là, et décomposent le sol en grands carreaux de roche. Par moments, nos yeux croîent que nous nous trouvons sur de grands matelas rectangulaires gonflés d'air, comme dans les aires de jeux pour enfants. Les rochers évocateurs Ce troisième jour sera celui où nous aurons vu les plus beaux rochers évocateurs de formes vivantes : les monstres de Chihiro figés en rochers, l'homme préhistorique à la massue, le trognon de pomme, le hérisson, la tête d'éléphant... Symbole de la journée, notre repas de midi se fera devant la gueule d'un hippopotame-rocher endormi. Nous verrons égalements des centaines de coloquintes et des sols argileux dessinant de drôles de formes. Gravures rupestres Après notre pause salade de midi, nous partons voir de nouvelles gravures rupestres. Des girafes, des éléphants, des autruches, mais aussi des bergers et des chasseurs. Et puis, un peu plus loin, en voiture, nous découvrons des gravures au sol. Inscriptions berbères (en tifinagh, l'écriture touareg), traces de pieds gravés et dessins géométriques incompréhensibles. Cet endroit est un ancien rendez-vous de rassemblement de caravaniers avant le départ dans le désert. Les inscriptions sont des messages laissés d'un touareg à un autre. Hakim nous raconte la légende de la plaque rocheuse : Il y a très longtemps, il y avait à cet endroit un très grand rocher avec une grotte, et lors d'une tempête de sable, une grande dune proche a été disloquée et son sable a comblé la grotte et ensveli le rocher pour ne laisser qu'une plaque à ras du sol. Pour s'assurer que la légende est vraie, il faudrait creuser le sol et entreprendre des fouilles. Tahaggart La visite de Tahaggart nécessite de reprendre la voiture une petite heure... le temps de faire une petite sieste et d'arriver dans un paysage encore différent. Les chauffeurs nous laissent au milieu des sables, au milieu de nulle part, avec en point de mire, les premiers rochers de Tahagart. Nous entamons alors notre première grande marche dans le sable et dans les dunes. Peu à peu nous approchons des masses rocheuses, et nous comprenons leur surnom de cahédrales. Les paysages sont une fois encore grandioses. Je me souviens de la fin de la marche, sur la dune, longeant les aiguilles rocheuses sur leur hauteur. On pouvait se croire en haut de Notre-Dame à Paris. Le vent et le soleil couchant apportaient leur contribution et rendaient le lieu magique. Le bivouac Au bout de la randonnée, nous retrouvons nos chauffeurs qui nous ont déjà préparé le camp. J'arrive au campement bon dernier, ayant profité du coucher de soleil jusqu'à son terme et je découvre une intense activité. Tout le monde s'agite à la recherche de la place idéale pour dormir. Le lieu étant réduit, nous finirons presque tous dans la même plage de sable (doit-je l'appeler clairière ?), que nous nommerons le dortoir. Le repas du soir sera marqué par l'anniversaire de Moulei. Il commémorera cette date anniversaire par un thé mousseux. Nous lui avons chanté un valereux Joyeux anniversaire plus ou moins ju (car nous sommes des banquiers et non des chanteurs). Nous avons bien ri, accompagnateurs comme vacanciers, quand il nous a annoncé qu'il avait 34, puis 44 ans, deux minutes plus tard. Quelques irréductibles du sommeil, dont je fais partie, sont restés veiller auprès du feu avec quelques nouvelles énigmes et histoires drôles, puis tout le monde a retrouvé le dortoir. |
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