Carnet du voyage dans les Tassilis du Hoggar
  Une semaine dans le Sahara algérien, au sud de Tamanrasset
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Mardi 07/11/2006 – Oued Tarabine et Grotte percée



DIAPORAMA
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Au matin du deuxième jour, nous ne sommes pas fiers avec le sable dans le duvet, dans les cheveux et dans la bouche. Heureusement le soleil se lève et transforme notre bivouac infernal en un magnifique paysage de sable. Nous avons l'impression d'être loin de tout, au bord d'une plage à marée basse et face à plusieurs îles aux couleurs changeantes. Seul un paysage aussi idyllique peut nous faire oublier la nuit passée.

Le Tassili In Borom

Une fois le petit déjeuner absorbé, nous partons randonner sur la dune qui nous surplombe et qui nous permet d'accéder au tassili In Borom. La dune est accueillante, nous l'escaladons avec plaisir et nous ne manquons pas de jouer avec elle. Glissades, courses, traces de pas... Bientôt le sol vierge de pas, se remplit de nos marques éphémères qui disparaîtront au prochain coup de vent. Nous nous sommes reconciliés avec le désert.

Sur le tassili, Hakim nous montre plusieurs meules et broyeurs cassés qui ont servi dans le passé à écraser des céréales. Nous découvrons également des fragments de poteries et des pointes de flèches. Impossible de dater ces vestiges, qui peuvent avoir des dizaines ou des milliers d'années.

Peintures rupestres

Sur ce même tassili, nous observons des peintures rupestres de plusieurs milliers d'années. Elles représentent des être humains, des marques de mains et des animaux domestiques. En lisant le livre Sahara algérien, les paradis inattendus j'apprends que ces peintures peuvent dater de - 3000 avant JC.

Le sommet du tassili est parsemé de rochers, et le sol recouvert de sable et de petites pierres. De notre position élevée, nous apercevons le dessin de l'oued dans la vallée. L'oued est délimité par la végétation qui se trouve sur son cours.

Déjeuner puis marche à Tin Akarène

Nous traversons le tassili en direction de l'oued Tin Tarabine, puis descendons du tassili en direction des voitures qui nous attendent sous un arbre au milieu de l'oued. Quelques kilomètres dans l'oued plus loin, nous nous rerouvons à Tin Akarène pour déjeuner sous un acacia. L'ombre de ces arbres forme une belle salle à manger.

Dans l'après-midi, nous reprenons la marche en remontant une rivière qui monte de Tin Akarène vers Tin Tarabine, et nous continuons à marcher dans le Tin Tarabine. Dans cette rivière, nous rencontrerons le seul point d'eau de notre semaine, eau impropre à la consommation. Un passage en escalade simple sera nécessaire pour dépasser cet obstacle.

La marche dans le Tin Tarabine sera l'occasion de découvrir des rochers aux formes évocatrices (Super U, Têtes de présidents américains...) et un peu de végétation (plantes, fleurs et même champignons).

La grotte percée

L'objectif de l'après-midi est d'atteindre la grotte percée de Tilenfezza, et y installer notre bivouac pour la nuit. Pour nous avancer, les voitures nous ont récupéré dans l'oued et nous ont déposé à quelques centaines de mètres de la grotte. De là, nous avons progressé à pied.

L'arrivée à la grotte a été un moment magique, au fur et à mesure que nous avancions, la trouée devenait de plus en plus grande et attirait notre regard.

Première surprise : Les murs de la grotte portent des gravures rupestres, essentiellement des girafes et des budales (bovidés sauvages) qui ont peut-être entre 6.000 et 10.000 ans. Au sol de la grotte, nous trouvons de nouveau des morceaux brisés de meules et broyeurs, et des bris de poteries. Les précédents visiteurs ont regroupés les objets à plusieurs endroits de la grotte, en d'improbables musées en plein air.

Cette grotte nous réserve une autre surprise : le trou percé au fond de la grotte nous permet d'accéder à un nouveau monde au paysage totalement différent, et encore plus magnifique. Nous n'hésitons pas à pénétrer dans ce nouvel univers composé de dunes ocres et de rochers, et effectuons un petit parcours dans les dunes pour atteindre notre bivouac du jour.

Le bivouac

Le campement est installé au pied des falaises, dans un creux de montagne proposant à notre vue une magnifique dune ocre. Comme la veille chacun installe son lit sur le sable, en cherchant l'endroit le moins venteux et sablé. Avec Kamal, nous nous installons au plus profond du creux de la falaise, au plus près de la dune ocre.

Notre première vraie journée de vacances est un succès. Nous avons beaucoup marché, vu de très beaux paysages et bien discuté. A l'opposé de la veille, le soir venu, nous n'avons pas envie d'aller nous coucher tôt.

De plus, le vent s'est couché ce quinous protège du sable, et la lune tarde à se lever derrière la montagne. Tout naturellement, le dîner se transforme en veillée autour du feu, sous un très beau ciel étoilé. Moulei et Ibrahim, et bientôt les chauffeurs, nous font profiter de leur catalogue de devinettes et d'histoires. Nous n'arrivons pas toujours à trouver les réponse à leurs énigmes, car leurs histoires parlent du monde des touaregs (désert, eau, chèvre, chameau, ciel, pasteque, puits...).

Comme du temps des colonies de vacances, la veillée se prolonge dans la nuit et nous nous couchons tard et contents.